Bienvenu·es sur Radio Insomnia.

Malgré le bruit des bottes qui résonne de plus en plus fort autour de nous, Radio Insomnia fait escale à Paris pour une courte nuit radiophonique qui rassemblera artistes, auteur·rices et musicien·nes, dont quelques voix déjà familières à nos nuits blanches. On se retrouvera autour de discussions et performances sonores pour mêler nos angoisses nocturnes et politiques. Plus que jamais, restons en veille et utilisons la radio pour faire communauté !

Nous passerons cette première partie de soirée en plateau ouvert avec des discussions, des lectures et des diffusions sonores qui exploreont la nuit comme protagoniste dans nos vies, dans la littérature féminine insomniaque et pour la critique d’art, avec Léa Cassagnau et Samuel Belfond, ainsi que les artistes qui performeront dans la nuit.

Léa Cassagnau est autrice et chercheuse, elle prépare une thèse en littérature comparée sur les insomnies féminines — notamment chez Marie Darrieussecq et Louise Bourgeois. Elle a également produit des émissions de radio pour Radio Campus Paris.

Samuel Belfond est un auteur et critique d’art indépendant qui travaille surtout en collaboration. Il expérimente les possibles d’une critique située, expérimentale et collective, notamment au sein de Jeunes Critiques d’Art et du Podcast Verni(e)s. Il développe aussi une pratique performative, de programmation et de création sonore. Nous parlerons de La nuit n’en finit plus est une expérience d'écriture collective, nocturne et sonore pensée par Jeunes Critiques d'Art.

Jouée uniquement dans l'obscurité, Talking Knots est une pièce chorale interprétée par un groupe de participants avec une partition sculpturale créée sur une corde à nœuds successifs, qui mesure 116 mètres. La corde est une notation sonore codée avec la position du nœud et son type de fil. Les positions des nœuds correspondent au timing de chaque note, et les types de fils connotent chacun un son spécifique de sifflement/clic. Un cercle de lecteurs génère la sonification des nœuds, ce qui produit un essaim de minuscules motifs sonores répétitifs, combinés pour construire un paysage sonore glacial de 30 minutes qui rappelle un marais surréaliste. Talking Knots s'inspire du Quipu de l'Inca, qui permettait aux gens de lire uniquement avec les doigts dans l'obscurité.

Lin Chi-Wei, est basé à Paris - vous le connaissez peut-être sous le nom de Eric - c'est une légende de l'art sonore taïwanais dont la pratique incorpore la culture folklorique, le bruit, le rituel et la participation du public. Il est membre fondateur de Zero et de Sound Liberation Organization, des groupes pionniers de la musique expérimentale à Taïwan. En 2012, il a publié Beyond Sound Art: The Avant Garde, Sound Machine and the Modernity of Hearing, qui analyse la condition esthétique du son et de l'art dans un contexte post-colonial en Asie de l'Est.

Gaël Segalen est une artiste sonore, compositrice électroacoustique, et performeuse qui décrit sa pratique comme une traduction, métamorphosant des bruits (entre naïveté et sophistication), créant intuitivement des liens, de la vie au studio, par l’activation d’objets, de machines, et l'enregistrement mobile. En art sonore, elle appelle son projet IhearU - je t'entends, je te comprends - car il met l'accent sur la relation directe à l'autre et au monde par le son. Une question de sensualité.

Sa musique qu’elle dit de polyécoute a aussi été qualifiée de “DFR” (Danceable Field Recording). Elle travaille aussi avec la radio, le cinéma et est co-fondatrice de Polyphones et de l'Open Women Orchestra électronique. Elle est publiée sur les labels Erratum Musical, Frm-at, Firecracker Recordings, Coherent States, Les Ateliers Claus, Mirae Arts, Tanzprocesz.

Intemporelle de la scène artistique expérimentale parisienne, Sig Valax est artiste sonore, compositrice électroacoustique et praticienne en chamanisme. Attentive aux instants fragiles de l'écoute, elle cherche à distiller une énergie poétique et improvisée au travers de rencontres impromptues entre matières sonores, voix et publics. Elle compose des pièces organiques où les vrombissements des machines s’incarnent en séquences granuleuses, scintillantes, bruitistes. Elle s'intéresse aux tensions des oscillateurs, aux combinaisons de flux sonores, aux glitchs analogiques et valorise une relation tactile avec les synthés pour provoquer overdrives et distorsions.

Elle crée une musique hybride avec le Perséphone et des synthétiseurs analogiques et modulaires et réalise des pièces radiophoniques, des créations sonores pour le spectacle vivant, la performance, et explore les musiques expérimentales improvisées avec Sauges, Vierge Noire, Dendroscopie, Seuil Optique, Elek Ember, Mesce Basse, Ensemble Électron, Lucus Furrina.

Oto Ninski est une artiste sonore et musicienne expérimentale. Plurielle et brute dans sa pratique, ses explorations surréalistes des contrastes et des espaces qu’ils révèlent dépassent les genres et prennent de multiples formes.

Par différentes techniques de sculpture sonore, du field recording au mur du son, elle recherche dans son travail les extrêmes vibratoires visant une narration abstraite et sensorielle.

No3sis crée de la musique électronique et est un organisateur infatigable des projets expérimentaux, artistiques et radiophoniques, notamment à l'aide d'algorithmes d'intelligence artificielle. Un exemple est Danse Noétique, une extension de son projet musical, qui consiste à créer une performance live hybride avec une scénographie interactive, produite en collaboration avec Alexandra Radulescu, Thomas Ballèvre et Nikita Goile.

Il est co-fondateur du Label Syrinx Music invitant à explorer des esthétiques musicales divergentes, et ouvrant la porte aux projets artistiques hybrides. On aime notamment Hypnagogia, sorti sur Quanta Records.